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Le jeune Messaoud, opprimé à la fois par son milieu familial et par une société sclérosée, s'engage sur la voie de la délinquance qui le mènera vers une fin tragique. Wechma, Hamid BENNANI, Maroc, 1970, 1h40, Fiction, N&B, 35 mm. Réalisation et scénario : Hamid Bennani Image : Mohamed Abderrahman Tazi Son : Hans Klein Montage : Ahmed Bouanani Musique : Kamal Dominique Hellebois Production : Sigma 3 Interprètes : Mohamed Kadan, Khadidja Moujabid, Adbelkader Moutaa,... DVD disponible Durée : 100 min Éditeur : Pom Films Sortie : 20/02/2014 Nombre de disques : 1 DVD Zone : 2 Format vidéo : n&b, 4/3 Format audio : stéréo (2.0) Langues : arabe Sous-titres : français
La séquence d'ouverture offre des indices qui renvoient à un dispositif symbolique qui constitue le choix esthétique fondateur de la démarche de Hamid Bennani. On découvre une cour d'école - en fait un orphelinat- où des enfants sont regroupés autour du drapeau pour chanter l'hymne national. Un travail de l'image ouvre sur un horizon de lecture qui convoque des figures de rhétorique comme l'antiphrase ou la métonymie. Le titre du film apparaît en surimpression sur le drapeau…le son est amplifié par un hautparleur et les enfants sont en rang qu'un panoramique présente comme une troupe militaire au garde à vous. Un modèle qui porte en lui sa propre contradiction puisque dès la fin du chant, les enfants explosent de joie et s'en vont courir et s'amuser. Le personnage principal, l'objet du discours pédagogique que prononce le directeur, apparaît comme une fiche, un dossier, un cas avant que la caméra ne revienne dans la cour pour découvrir le jeu des enfants, notamment un groupe qui joue à une variante de colin maillard avec celui dont on saura très vite qu'il s'agit de Messaoud. On le découvre les yeux bandés et on le voit dans un laps de temps rapide se diriger vers le mur. Un mur qui renvoie à la muraille qui fonctionnera comme symbole futur dans la période Messaoud jeune homme.
L'autre moment fort me semble être l'arrivée de l'enfant à la maison de sa famille adoptive. Le père, ancien militaire reconverti en riche paysan ayant une belle épouse mais sans enfant. Pour Messaoud il a concocté un programme ambitieux ; hygiène, propreté et apprentissage du coran. La mère prépare Messaoud à la rencontre décisive avec le père qui va dicter son programme. L'enfant, rendu propre par les soins doublement significatifs de la mère (Œdipe n'est pas loin) va rejoindre la pièce où il va retrouver son nouveau père. Il découvre la pièce comme on entre dans un nouvel univers. Les plans sont filmés en regard subjectif ; l'enfant est subjugué par l'accumulation des objets sacrés et profanes (imagerie populaire de la religion ; armes à feu…) : le sentiment d'insécurité symbolique chez le jeune enfant est accentué par l'irruption du père. On ne peut ne pas revenir au plan du moulin à huile où une immense roue à pierre broie les olives pour en extraire le suc. Tout le destin de Messaoud est ainsi tracé.
Par Mohammed Bakrim
(Extraits)
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