Avec Nothing for Granted, son deuxième opus, la Franco-Camerounaise aux textes engagés, à la voix brute et profonde, continue ses explorations musicales. Nourrie par quelques décennies de great black music (De Nina Simone aux productions R'n'B), l'égérie de la scène funk parisienne nous propulse dans un monde de fusion entre jazz, soul, rock oriental, pop, gospel, et reggae. Emouvante et solaire, Sandra Nkaké porte en elle ce subtil alliage de douleur et de détermination que l'on trouve chez Concha Buika ou chez la regrettée Lhasa. Sur scène, la prêtresse qui fait corps avec la musique et traverse les styles, mène son monde où elle veut. Puissance de timbre rageur, textes percutants où la fatalité croise la révolte, groove permanent de ses musiciens (Thibault Brandalise à la batterie, Kenny Ruby à la basse, Matthieu Ouaki à la guitare, Jî Drû à la flûte, Armel Dupas au clavier) : Sandra Nkaké est une splendide étoile noire. En première partie, la Congolaise Gasandji (celle qui éveille les consciences) chante en français, en lingala, en anglais et mêle rythmes africains, jazz, soul et reggae, pour nous entraîner dans un univers métissé où mélodie et chant sont furieusement amoureux.