de Koffi Kwahulé, mise en scène Guy Lenoir
La Voix de l'Est et La Licorne
BINTOU, une oeuvre de notre temps
Avec cette pièce, créée en 1996 par Gabriel Garran, alors directeur à Paris du TILF (Théâtre International de Langue Française), à la même époque que le film traitant de la révolte des banlieues "La Haine", Koffi Kwahulé parle de notre temps. L'action se déroule dans une banlieue de Paris, mais pourrait tout aussi bien se situer dans les bas quartiers de New-York, dans un ghetto de Johannesbourg…
BINTOU parle des maux de la jeunesse de nos villes, de la violence des rapports humains dans les cités, de la désespérance, de la solitude des adolescents, de l'incompréhension et de la rigidité des adultes. Le tout sur fond de crise dans les cités, de lutte contre l'exclusion et les discriminations, des dangers de la criminalité, de la drogue, de l'excision… sans compter les effets désastreux des bavures policières. Autant de thèmes de société partagés.
BINTOU, adolescente aux multiples facettes symbolise la femme en devenir, faite de volonté, de lutte, de rébellion. Rébellion contre le mal, mais aussi contre soi-même.
BINTOU renvoie à notre quotidien, aux préoccupations, à l'inquiétude des lendemains, dans quelque partie du monde que l'on se situe. Elle est une oeuvre universelle. Traduite en plusieurs langues, elle est une oeuvre de notre temps.
Avec BINTOU, Koffi Kwahulé, signe une de ses plus belles oeuvres théâtrales. Écrite sous forme de tragédie moderne, elle associe la pratique du théâtre antique et de son choeur parlé, à celle du théâtre contemporain influencé par l'image et les plans cinématographiques. C'est sur les bases de cette double appartenance aux théâtres traditionnel et moderne que s'est faite l'adhésion des acteurs djiboutiens au texte de BINTOU.
Les acteurs de La Voix de l'Est et de La Licorne, épaulés par un comédien issu de l'IDA (Institut Djiboutien des Arts) l'ont choisi pour sa modernité, pour les personnages qu'elle incarne et la fonction emblématique qu'elle représente.
BINTOU a rencontré le théâtre djiboutien, sa pratique du théâtre d'intervention à des fins éducatives : soutien à la protection de la femme et de l'enfance, lutte contre la malnutrition, le sida, la drogue. Mais aussi son goût des sentiments, des situations surprenantes, dont le public est friand. BINTOU appartient aujourd'hui au théâtre djiboutien.