L'histoire de la Palestine devenue Israël s'articule autour de représentations, d'images et de clichés.
Parmi tous les symboles partisans et opposés, entretenus, véhiculés et admis à propos de ce pays, un seul est commun à la Palestine comme à Israël : l'orange.
Raconter l'histoire de ce symbole, c'est raconter l'histoire de cette terre.
L'image des oranges cultivées en Palestine et mondialement connues depuis plus de 100 ans sous le nom d' "oranges de jaffa" (devenu le label JaffaTM, symbole de l'entreprise sioniste) est le cadre de ce film qui raconte la négation de la Palestine arabe il y a 60 ans, l'implantation de l'Etat d'Israël et son histoire.
L'orange de Jaffa, les orangeraies et, avant tout, le label JaffaTM servent de trame pour raconter une facette de la vie commune judéo-arabe en Palestine, le récit d'une convoitise coloniale, l'histoire d'un effacement, d'une nationalisation, puis d'une négation et, peut-être un jour - si les Dieux et les hommes le veulent bien - la genèse d'une histoire commune.
Images d'archives et témoignages à l'appui, le réalisateur et écrivain Eyal Sivan se propose de revenir, dans ce documentaire, sur l'histoire des oranges de Jaffa, un symbole fort et commun aux peuples juif et palestinien.
Un film inédit
Mondialement connues, les oranges de Jaffa ont longtemps évoqué les champs ensoleillés de l'Orient et les orangeraies à perte de vue de la Méditerranée. Mais ce que l'on sait moins, c'est que l'ancienne ville arabe de Jaffa, devenue aujourd'hui un quartier de Tel-Aviv, était l'un des plus grands ports exportateurs d'oranges. A la fin du XIXe siècle, plusieurs vagues d'immigration juive en provenance d'Europe arrivent en Palestine, terre majoritairement arabe. La culture des agrumes va passer successivement de la propriété des Palestiniens à celle, collective, des cultivateurs arabes et juifs, pour aboutir en 1948 au seul monopole israélien.
Une histoire commune
Des Palestiniens et des Israéliens (issus du milieu agricole, mais aussi historiens, poètes, écrivains ou encore artistes) ont accepté d'évoquer ce passé devant la caméra d'Eyal Sivan. Comment expliquer la détérioration de la relation judéo-arabe, au départ modelée par une communauté d'intérêts et poussée par la conquête du marché européen, au moment où la colonisation britannique s'est imposée dans le pays ? Comment, dans les années 1920, les institutions sionistes ont-elles utilisé l'image des oranges de Jaffa pour véhiculer des valeurs telles que le travail, l'effort collectif, la fierté nationale ou la réussite ? Quels sont les événements qui ont conduit à ce qu'il n'y ait plus d'orangeraies aujourd'hui ? Comme un devoir de mémoire, Eyal Sivan répond à ces questions en donnant la parole à des hommes et des femmes marqués encore par cette période charnière de leur histoire commune.
Ariane Dadier, France 5
Documentaire
Durée : 52' & 1h26 min - Beta Digital - VO - FR/GB - 2009
Réalisation Eyal Sivan
Produit par Serge Kestemont, Hortense Quitard, Frank Eskenazi, Arik Bernstein et Osnat Trabelsi
Une production Luna Blue Film (Bruxelles), the factory (Paris), Alma Films et Trabelsi production (Israël)
Producteurs associés:
RTBF (Télévision belge), France 5, Channel 8 et WDR.
Avec la participation du Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de la Communauté française de Belgique, du Centre National de la Cinématographie, Procirep / Angoa et des télédistributeurs wallons.
Image: Vincent Fooy & Davi Zarif
Son: Jean-Jacques Quinet
Montage: Audrey Maurion
Montage son et mixage: Jean-Jacques Quinet
TELEVISIONS
France 5
Diffusion (version courte : 52'): : Dimanche 28 mars 2010 à 21.30 (Inédit)
Rediffusion (version courte : 52') : Vendredi 2 avril 2010 à 23.50
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