L'artiste congolaise Simbou Vili sort son premier album, MAME, un hymne à l'amour, aux joies, et à la solidarité, construit sur une subtile fusion d'influences traditionnelles. La voix élégante chaude et colorée de la chanteuse traite avec aisance une palette de lignes mélodiques contrastées dans un cocktail de 10 chansons : Rumba folk, Soukous, ndombolo, Reggae. Cette production soigneusement préparée apporte un premier point d'orgue, à un itinéraire largement consacré à l'expression musicale et à la danse.
Marie-Hélène LOEMBE est née et a grandi au Congo, issue d'une famille intellectuelle de la noblesse vili, son éducation est double, elle doit son instruction ancestrale spirituelle et artistique à sa grand-mère, auprès de laquelle elle passe toutes ses vacances à travailler la terre dans de nombreux villages. Elle y découvre les contes, les percussions, la danse et la transe. Citadine, elle est rebelle, sportive et précocement indépendante. A huit ans, elle a déjà le goût de la scène, sait ravir son public lors des fêtes de quartier. Championne de Rock acrobatique, elle chante à la chorale de l'église, elle crée un groupe de fille, sillonne dans tous les milieux musicaux. Elle enchaîne très vite la construction de sa vie à Pointe-Noire, connaît l'opulence. Un déclic lui fait tout abandonner.
En 1989, elle part pour la France, une vie de bohème se révèle, Simbou intègre le chant, la danse, la peinture comme autant de moyen d'expression et découvre qu'elle peut en faire un mode de vie. Elle fait ses premières scènes au cabaret parisien "Les Trois Maillets", s'ouvrant à d'autres registres, elle joue dans une pièce de Brecht, tient un rôle dans un feuilleton télévisé et fait un passage sur MCM comme présentatrice. Mais soucieuse de ne pas se disperser, elle se décide de se consacrer à la musique et effectue un stage intensif au studio de variétés pour parfaire sa technique de scène.
En 1994, Simbou Vili fait par hasard la rencontre de couleur carnaval, une centaines d'artistes, de chanteurs musiciens et danseurs rassemblés par le même amour de la fête des rythmes. Lors de la fête de la musique de la même année, Simbou toute vêtue d'or encadré d'une cinquantaine de percussionnistes danse en tête du cortège barioler qui s'égrène de la place des Victoires jusqu'à Odéon. Le lendemain, elle fait la une du quotidien Libération. Couleur carnaval connaît ensuite une belle ascension, dans laquelle Simbou a toute sa place. Un disque, plusieurs télévisions. On l'a voit sur les plateaux de Nulle part ailleurs, M6, chez Christophe Dechavanne et sur la scène du grand bal organisé par Radio Nova au parc floral de Vincennes. En 1988 l'aventure avec couleur carnaval se termine et l'artiste retourne à sa carrière solo.
L'artiste congolaise, auteur compositeur et interprète accomplie, poursuit sa carrière et se produit sur scène avec son groupe ou en Solo. Invitée en août 2001 au Festival Panafricain au Congo Brazzaville, elle y fait une prestation remarquée. Sa vitalité artistique et sa quête spirituelle s'expriment aussi dans la peinture, affirmant là encore sa recherche d'une esthétique du mouvement et de l'émotion. Elle a déjà exposé ses travaux à Saint-Ouen et au Pavillon Congolais du salon mondial du tourisme.
MAME s'est construit et nourri de tout ce parcours. L'album incarne la consécration d'une décennie d'expérience et de travail qui nous entraîne de rumba en reggae, dans un voyage aux sonorités métissées.