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Arts-barbados

Zao

  • Zao
Genre : Album | Jazz
Date de sortie : Mardi 18 mai 2004
Pays principal concerné : Rubrique : Musique

JAZZ, FOLKLORE VIVANT.
En tournée en trio à Madagascar en 1968, Jef Gilson, bloqué par les évènements de mai, est fortement impressionné tant par la musique traditionnelle de l'ïle que par la qualité des jeunes musiciens de jazz qu'il encadre dans une'master classe'à Tannanarive. A son regret cependant, ceux-ci s'expriment dans un registre où la spécificité de leur culture est absente. Il décide, avec l'aide du Centre Culturel Albert Camus de Tananarive et d'Arnaud Razafy, président du jazz club de la capitale, de revenir pour développer avec eux un répertoire original et tourner sur leur île et à la Réunion. Rendez-vous est donc pris pour avril 1969. Jef revient, accompagné du violoncelliste et bassiste Jean Charles Capon. Le succès de cette expérience et la qualité du lien noué avec le groupe formé à Tananarive pousse Jef à poursuivre en octobre de la même année le travail engagé.
Aucun studio n'existe encore alors à Madagascar, mais Jef, en ingénieur du son accompli et armé d'un seul Revox et de deux micros Neuman, enregistre le groupe lors de ces deux séjours.'Chant Inca', sa composition emblématique, enregistrée auparavant avec le concours de Jean Luc Ponthy, Henry Texier et jean Louis Cheautemps, est adapté sur une rythmique malgache. Jef y joue d'un balafon/xylophone traditionnel.'Avaradoha'est une composition du surprenant saxophoniste ténor Serge rahoerson tout juste alors âgé de 20 ans (mais son frère Alain batteur du groupe n'en a alors que 14 !). Le morceau'Sodina'tire lui son nom une flûte traditionnelle malgache dont joue Roland de Comarmond, mauricien installé dans l'île. La sublîme version du'Creator has a Mater Plan', enregistrée à peine quelques mois après la sortie du disque original aux Etats Unis, offre une version réappropriée du rêve afrocentriste des déracinés afro-américains.
Nous n'avons malheureusement pas de trace sonore du séjour suivant de Jef à Madagascar, accompagné du jeune guitariste d'avant-garde Raymond Boni. Mais, en 1973 alors qu'il lance son propre label indépendant, PALM, Jef remonte un groupe malgache avec des musiciens rencontrés lors de ce dernier voyage. Décidés à vivre de leur musique, ils ont fait le choix de l'exil parisien. Le premier témoignage discographique de ce groupe est un live enregistré dans un club parisien'le Newport'.'Salegy Jef','Veloma Lava'et'Valiha Del', qui en sont tirés, mettent en avant les qualités de deux multi-instrumentistes, Del Rabenja, premier joueur de Valiha a sortir l'instrument de son contexte traditionnel, et Sylvain Marc, chanteur, bassiste, batteur et guitariste. Alors que le groupe tourne en France et à l'étranger, Jef décide quelques semaines plus tard de produire un disque sous le nom de ces deux talentueux expatriés. Ils en signent toutes les compositions.'Valiha ny dada','Hommage à rakotozafy'et'amore ny canal'sont inspirés par les mélodies et la tradition musicale de leur pays mais le résultat, d'une fraîcheur rarement égalée dans la musique malgache contemporaine, est l'expression parfaite de ce que Jef Gilson qualifie de'folklore vivant'. Le groupe'Malagasy'malheureusement se sépare bientôt, la richesse créative de ses membres les entraînant vers d'autres collaborations.
Il nous reste ces quelques traces, évocatrices d'un temps ou les musiques du Monde étaient le résultat de rencontres humaines sincères avant d'être la matérialisation de concepts. La'World Music', héritière de l'œuvre de ces pionniers (parmi d'autres), aurait tout intérêt à s'en souvenir …

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