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Il y a dix ans, le hip-hop à Mayotte n'existait pas, ou presque. Aujourd'hui, dans une énergie qui rappelle les origines de cette culture en Occident, toute une jeunesse mahoraise se fédère, par milliers, autour de ce mouvement.
Nadja Harek est allée à la rencontre des activistes de ce mouvement. Ils sont danseurs, grapheurs, musiciens, associatifs, et ils permettent à une jeunesse française et pourtant oubliée, de s'exprimer, de rêver. Le hip-hop se révèle être un moyen d'apprendre à croire en eux, à trouver place dans la société, à affirmer leurs rêves et leur identité. Ou pour le dire autrement : une manière de naître à eux-mêmes.
"En 2015, une équipe de venue de Mayotte, remportait l'une des principales compétitions nationales de breakdance, au Battle Of The Year de Montpellier. J'étais au bord de la scène ce jour-là.
Comment ces jeunes danseurs qui évoluaient pieds nus, venus de ce petit bout de France, au large de l'Afrique, avaient réalisé l'exploit de battre les plus grandes compagnies de danse hip-hop de métropole ?
Il se passait quelque chose là-bas... Quelque chose qui nous ramène aux racines du hip-hop que j'ai connu. Un retour aux bases et aux fondamentaux de ce mouvement culturel contestataire, où l'apprentissage des valeurs humaines est aussi important que la pratique artistique elle-même. Cela fait 20 ans que je film le hip-hop, 20 ans que je suis là où ça bouge, où ça danse. Et Mayotte vit en ce moment sa révolution hip-hop." - Nadja Harek - 2017